Une participation en légère baisse

Manifestation : la CGT dénonce des provocations policières

Entre 16 000 et 38 000 personnes ont défilé entre la place Jean Jaurès (Lyon 7ème) et Bellecour, soit une mobilisation en légère baisse par rapport aux deux dernières manifestations. « Une participation conséquente », vue la météo, estime Pierre Coquan, secrétaire départemental de la CGT. Le cortège était cependant moins inter-générationnel que le 2 octobre, le froid et la légère pluie ont visiblement découragé certains d’une balade en famille. En arrivant à Bellecour, les manifestants auraient été provoqués par le police, affirme la CGT.

« A l’arrivée, la police est allée au contact des manifestants, flash-ball en position de tir », s’insurge Pierre Coquan. Du jamais vu depuis le début du conflit, selon ce syndicaliste. « Ils étaient à 5 m de nous. Notre service d’ordre a alors installé un cordon entre les policiers et les manifestants. Sinon, il aurait pu y avoir des violences. » Selon lui, le gouvernement chercherait stigmatiser la contestation. « Après avoir communiqué sur la mobilisation en baisse, on ne l’entend plus depuis quelques jours que sur les violences. »

Si la mobilisation reste à un niveau élevé, elle semble aussi avoir atteint un pic. Les syndicats cherchent alors à multiplier la contestation sous d’autres formes. « Nous sommes à un tournant du mouvement », constate Jérôme Bation, de la CGT Energie. « Il faut qu’on trouve de nouveaux moyens d’action. » Comme soutenir les grévistes dans d’autres secteurs, informer les non-grévistes, être visible dans la rue. « Les revendications s’élargissent. Il y a un raz-le-bol général qui va au delà de la question des retraites », note Jérôme Bation. « Fermetures de sites, Roms, injustices... Il y a une accumulation de régressions sociales. Toute la politique libérale de Sarkozy est en jeu. » « Je sens une colère qui est en train de monter », renchérit Didier Rousseau, porte-parole du syndicat Solidaires, qui prône la grève générale. « Les routiers arrivent, il y aura peut-être des blocages. » La poste et les secteurs de la santé seraient également susceptibles de débrayer.

Une nouvelle réunion intersyndicale aura lieu le 21 octobre à Paris, au surlendemain de la prochaine journée de grève de mardi. « Il y aura aussi des initiatives locales », annonce Pierre Coquan. Notamment avec des lycéens. « Face à l’avenir précaire qu’on leur réserve, c’est logique qu’ils se mobilisent. Nous allons les rencontrer pour éviter qu’ils ne se laissent entraîner dans des actions violentes. » Un travail qui a déjà commencé, non sans succès, au lycée Récamier de Perrache. D’autres établissements devront suivre.

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Publié le : samedi 16 octobre 2010, par Michael Augustin