Après le limogeage d’Étienne Tête, les Verts ont décidé de faire bloc autour de leur conseiller municipal et régional. « Nous avons tous une dette vis-à-vis d’Étienne, de son exigence de probité », estime Philippe Meirieu, tête de liste aux prochaines régionales. Et les écologistes n’avaient pas à chercher loin pour trouver un angle d’attaque : le Grand stade de Décines, sujet sur lequel ils sont soudainement passés d’une opposition silencieuse à l’affrontement.
Ainsi n’ont-ils pas eu de mots assez durs contre ce projet cher à Gérard Collomb et Jean-Michel Aulas, le président de l’OL. « Une dérive terrible », juge Philippe Meirieu, pour qui « on prépare un OL Land comme un Disneyland. » Le plan d’accès prévu pour le stade leur semble « infaisable ». « La grande tromperie, c’est de dire que 68% des spectateurs viendront en transport en commun. Quand on regarde les études, 74% quitteront leur domicile en voiture », s’insurge Béatrice Vessilier, élue villeurbannaise. Le grand stade doit se faire, d’après eux, en rénovant celui de Gerland. Et de pointer les investissements en cours pour améliorer les transports en commun dans le secteur : prolongation du Métro B à Oullins et du tram T1 à Debourg, ouverture de la gare Jean Macé. « On dirait que tout a été fait pour ça. C’est le paradoxe » se désole Pierre Hémon, chef du groupe des Verts à la ville.
La réponse du maire de Lyon n’a pas tardé. Elle fut cinglante... et un brin caricaturale : « Il y a des gens qui ne veulent jamais rien faire », fustige Gérard Collomb qui trouve la proposition des Verts « maximaliste de chez maximaliste. » Et de poursuivre : « OL Land, c’est un modèle économique. Une part importante des recettes doit être générée par les restaurants et hôtels. Peut-on les mettre à Gerland ? Non. » Et sans ses hôtels, l’OL n’investirait pas dans la construction du stade, estime le maire. Sans oublier que, selon lui, une rénovation du stade amputerait l’enceinte de la moitié de ses places pendant 3 ans. « Comment le club peut alors financer son équipe qui est l’une des plus chères du championnat ? », s’interroge l’édile avant de pointer « une série d’incohérences ».
Convaincu du bien-fondé de son projet, le président du Grand Lyon veut aller vite au risque de bruler les étapes. Ainsi a-t-il fait voter une nouvelle (la troisième) concertation sur la révision du plan d’urbanisme à Décines, en même temps que celle sur les accès au stade, dont la réalisation dépend évidemment du succès de la première. Les Verts et l’UMP ont voté contre.