Azouz Begag n’aime pas Lyon Capitale. Ou plutôt n’aime plus Lyon Capitale, depuis que le mensuel a publié un article intitulé « Les gags de Begag ». Il y est déjà question des régionales et Begag, à l’époque pas encore officiellement investi comme candidat, se voyait déjà président de région. Mais c’est au maire de Lyon qu’il lançait face à la caméra des journalistes : « je suis le porteur d’un destin redoutable qui risque de faire de nous deux des ennemis irréversibles ». Car après la Région, Azouz Begag a d’autres ambitions : « je voudrais un jour être le maire » de Lyon, écrit-il dans sa lettre.
Puis, cet amoureux de Martin Luther King, emprunte au leader black américain sa célèbre formule « I have a dream » pour affirmer : « oui, j’ai un rêve pour Lyon et pour la région Rhône-Alpes : que les élus ne cumulent pas leurs mandats, que leur mandat soit renouvelable une seule fois, que l’engagement en politique soit un sacerdoce, non pas une source de privilèges, que notre superbe région Rhône-Alpes soit encore plus connue dans le monde, que les intelligences, le tourisme et les capitaux viennent davantage s’y déployer, que le nom du président de la Région soit connu par tous les Rhône-alpins. »
Dépeint dans l’article incriminé comme « cabotin » et « un brin mégalo » le candidat centriste l’a donc mauvaise. Il y a surtout le jeu de mots dans le titre qui lui est resté à travers la gorge. « Je voudrais [...] rappeler que le nom de Begag est celui que mon père m’a légué et qu’une dizaine de membres de ma famille de Sétif, enterrés à Verdun, ont laissé en sacrifice à la France en 14-18 puis 39-49 au nom du sang versé pour la nation », écrit l’ancien ministre à l’égalité des chances, qui estime qu’« un article intitulé Les Gags de Begag est une insulte à ma dignité et à la mémoire de mes ancêtres et parents français ».
« J’ai décidé de ne plus répondre aux journalistes de Lyon-Cap », conclut le candidat orange, qui dit avoir « reçu un appel véhément de Monsieur Ruffier, agressif, annonçant que si je ne participais pas à ce débat, "on va vous pourrir" ! ». « N’importe quoi ! », commente Raphaël Ruffier, rédacteur en chef de Lyon Cap, « ce n’est pas de mon vocabulaire. » Et de poursuivre : « On n’a pas de problème avec Azouz Begag. J’aurais aimé qu’il soit là (le soir du débat, ndlr)". Avant de conclure : "Nos colonnes lui sont ouvertes. »