On pouvait s’y attendre. Rhône-Alpes étant la région la plus nucléarisée de France, avec 14 des 59 réacteurs du pays, la région figurait en bonne place pour décrocher un avertissement. D’autant plus que ses centrales font partie des plus anciennes : Bugey (mise en service en 1979), Tricastin (1980), Cruas-Meysse (1984) et Saint-Alban (1986).
Or, ce n’est pas la vétuste des centrales qui est épinglée par l’IRSN, mais la présence à proximité d’installations industrielles à risque. La centrale de Saint-Alban jouxte ainsi une zone industrielle, tandis que celle du Tricastin a été construite au bord de l’autoroute A7, sur laquelle transitent quotidiennement nombre de produits dangereux.
Les trois sites cités doivent alors revoir leurs installations en tenant compte des « sources d’agression des installations industrielles » et « de l’état de leurs installations suite à un séisme ou une inondation », écrit l’autorité nucléaire dans son rapport.
L’IRSN avait audité 150 sites nucléaires français. Ces évaluations complémentaires de sûreté avaient été demandées par le Premier ministre François Fillon suite à l’accident de la centrale de Fukushima au Japon. L’institut conclut que la France doit faire évoluer « sans tarder » les normes de sûreté de certaines installations nucléaires pour faire face à d’éventuelles catastrophes naturelles même si les centrales françaises, dans leur globalité, peuvent être « considérées comme sûres ».