Mercredi à 15h, au Pathé Bellecour, après une présentation tonique, le réalisateur de Pulp Fiction était assis au milieu des spectateurs pour découvrir Le déserteur, un film de Léonide Moguy de 1939, œuvre extrêmement rare, retraçant l’histoire d’un militaire français en 1918 qui déserte quelques heures pour retrouver ses parents et son épouse dont il n’a plus de nouvelles. Un film bouleversant, dont le propos demeure, comme de beaucoup de films de la programmation, universel.
Jeunesse droguée (1958) de Jack Arnold ne déroge pas à la règle. Diffusé à l’Institut Lumière mercredi soir, le public a eu la surprise de voir le prix Lumière 2013 en personne débarquer. Dans l’après-midi, les 4500 enfants à la Halle ont eu la même chance lors de la diffusion en avant-première de Belle et Sébastien de Nicolas Vanier.
La magie du cinéma est donc, à nouveau, en train de battre son plein dans tout le Grand Lyon. Des dizaines de films ont été diffusés, certains vont être rediffusés, dont un, qui a attiré notre attention : Le dernier empereur. Cette fresque historique dépeint la vie de Pu Yi, à partir de ses trois ans où, enlevé de sa mère, il est emmené dans la cité interdite pour y être élevé au trône impérial de Chine.
Ce film de Bernardo Bertolucci, dans sa nouvelle version 3D, est une œuvre ambitieuse qui embarque le spectateur dans un monde en déclin. On voit un enfant accéder au trône, devenir un « demi-dieu ». Dans un premier temps, dans l’enceinte de la citadelle, son titre n’est pas contesté mais il va finir par tout perdre avec l’arrivée de la République.
Pour Bertolucci, l’exercice du pouvoir n’est qu’une mise en scène théâtrale. Un personnage du film s’interroge même : « Pourquoi les comédiens (l’empereur et sa cour) continuent-ils de jouer alors que le public (le peuple chinois) a quitté la salle ? ». Cette interrogation nourrit l’intégralité du film aux 9 oscars dont la beauté visuelle est impressionnante. Chaque période de la vie du personnage correspond à une couleur différente. C’est un cinéma très visuel que nous donne à voir le réalisateur. « Il n’y a pas de trucages, tous les figurants sont réels », a affirmé le producteur du film Jeremy Thomas, lors de la présentation.
Mais c’est moins un film sur l’autorité politique que sur l’homme dans son rapport au pouvoir. « Est-il possible qu’un homme puisse passer du stade de demi-dieu à celui de simple mortel ? », s’était interrogé le cinéaste il y a quelques années. Enfin, l’interprétation des acteurs, et principalement de John Lone (Pu Yi) et Peter O’Toole (son professeur), respire la justesse.
Le film sera, à nouveau, diffusé samedi 19 octobre à 20h30 au Pathé Carré de Soie. Même si la séance est déjà complète en pré-vente, un quota de places est prévu au guichet pour ceux qui n’ont pas réservé.