La Cité de la gastronomie, censée mettre en musique le repas gastronomique français, classé au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, doit s’installer sur 3500 m² au sein de l’Hôtel-Dieu, avec des espaces d’exposition, de formation et de conférence, aux côtés d’un hôtel 5 étoiles.
En revanche, il n’est plus question du grand musée de la santé, prévu initialement pour honorer le passé médical du lieu. Un abandon qui a poussé les protagonistes de la Cité de la gastronomie à quelques contorsions sémantiques. « Le premier médecin de l’homme est d’abord le cuisinier », a ainsi affirmé sans rire l’architecte Albert Constantin, en charge de la reconversion de l’hôpital. « L’alliance de la médecine et de la gastronomie fait la différence de la candidature lyonnaise », a ajouté Gérard Collomb.
Le projet devrait trouver sa place dans le partie la plus ancienne de l’ancien hôpital, datant du 17ème siècle, au nord du complexe. On y accède par l’entrée historique, qui donne sur la place de l’hôpital. En forme de croix, l’ensemble est dominé par le dôme des quatre rangs, « un morceau de bravoure architectural », pour Albert Constantin, qui comprendra l’accueil de la Cité. Un jardin d’apothicaire aménagé dans l’une des cours, fait partie du projet.
« Peut-on rêver mieux que Lyon comme emblème de la gastronomie française ? » s’est interrogé Gérard Collomb, qui a vanté les mérites de la ville « interconnectée », grâce à ses gares TGV et autres liaisons routières et aériennes. Sans oublier que 11% des AOC françaises sont localisées en Rhône-Alpes. « Nous avons sur place tout ce qu’il faut pour montrer aux étrangers ce que c’est la cuisine de France », s’est félicité le maire.
« Ce ne sera pas un Louvre de la gastronomie », prévient Régis Marcon, chef triplement étoilé qui a co-écrit le dossier de candidature. « Cela doit être un lieu convivial, ouvert à tous, où il y a des odeurs. »
Un « parcours des provinces de France » est ainsi prévu, des expositions temporaires mettant des pays étrangers à l’honneur, ainsi qu’un centre de formation des formateurs. Car la restauration est un métier qui peine à attirer les vocations. « 40 000 emplois sont non pourvus dans la profession », rappelle Régis Marcon.
Lyon est en compétition avec Beaune, Dijon,Tours et Chevilly la rue/Rungis. Le lauréat sera proclamé avant la fin de l’année.