2620 mâts installés dans l’Hexagone produisent actuellement quelque 4400 mégawatts, soit 1,6% de la production française. L’objectif du Grenelle de l’environnement est de faire passer cette part à 10%. Pour y arriver, il faudra, au niveau technologique actuel, installer 6000 mâts blancs supplémentaires. L’engagement pris vendredi par de le ministre de l’environnement, Jean-Louis Borloo, de construire « au moins » 500 mâts par an est peu ou prou en phase avec cet objectif.
Reste à savoir si la loi votée par l’Assemblée nationale le permet. Car les députés, en adoptant le volet éolien, l’ont assorti d’un ensemble d’obligations à respecter pour construire de nouvelles installations en France. Ainsi, les éoliennes sont désormais soumises au régime des Installations classées pour la protection de l’environnement, au même titre que des sites industriels dangéreux. De même, le législateur a prévu un « éloignement minimal de 500 mètres » entre les éoliennes et les premières habitations et chaque nouvelle installation doit comprendre au moins cinq mâts. En revanche l’amendement prévoyant une puissance minimum de 15 mégawatts par ferme a finalement été retiré.
Un coup d’arrêt porté au développement de ce type d’énergie, estime l’opposition, qui a voté contre. Pour André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables, le projet de loi Grenelle 2 équivaut à un « arrêt de mort » qui menacerait 50 000 emplois à venir et 10 000 emplois existants.