« C’est une politique qui répond au besoin d’autonomie des jeunes », s’est félicité Fanny Dubot, maire du 7ème qui a accueilli le lancement de l’opération dans son arrondissement. « Une possibilité de déplacement gratuite pour la jeunesse de notre territoire la moins favorisée », a renchéri le président de la Métropole Bruno Bernard.
Ces vélos de seconde main sont récupérés auprès de l’entreprise danoise Donkey Republic qui opère un service de free-floating (location en libre service sans station) dans 64 villes réparties dans 14 pays européens (dont Brest et Valenciennes en France). Lorsqu’elle renouvelle son parc ou alors arrête son service dans une ville, elle cède ses bicyclettes excédentaires au Grand Lyon. « Nous sauvons des milliers de vélos qui auraient fini dans des cimetières à vélo », s’est réjoui Bruno Bernard.
Arrivés à Lyon, ils sont complètement démontés et reconditionnés dans plusieurs ateliers d’insertion de la métropole. Tout y est vérifié et remis à neuf si nécessaire : roulements, pneus, câbles... Équipées de freins et dérailleurs Shimano, munies d’un anti-vol, les bicyclettes vertes sont censées être solides et confortables. Comme les Vélo’v, elles disposent de trois vitesses mais sont plus légères que leurs sœurs rouges : 17 versus 22 kilos.
Les 150 premiers Freevélo’v seront disponibles dès le 7 novembre prochain. Ils peuvent être loués pour une durée initiale de 3, 6, 9 ou 12 mois, renouvelables jusqu’à 2 ans maximum. Pour en profiter, il faut se préinscrire sur le site freevelov.grandlyon.com, munis d’une pièce d’identité, d’un Rib (en cas de non-restitution du vélo), d’un justificatif de domicile et d’un justificatif de la bourse ou du dispositif d’insertion.
La location est gratuite et le vélo dispose même d’une assurance en cas de vol. Il suffit alors de présenter la preuve du dépôt de plainte. En revanche, contrairement aux Vélo’v classique, chaque jeune est responsable de son Freevélo’v et doit en assurer l’entretien. « En cas de panne, nous souhaitons orienter les utilisateurs vers les ateliers d’auto-réparation », explique Fabien Bagnon, vice-président aux mobilités actives. Il y en a une dizaine à Lyon.
Le dispositif coûte 4,8 millions d’euros, dont 1,8 millions pris en charge par l’Etat. Progressivement, de nouveaux vélos feront grossir le parc : il y en aura 350 avant la fin de cette année, 2400 un an plus tard, 6800 en décembre 2023. Les derniers des 10 000 vélos prévus seront mis en service d’ici mai 2025. En parallèle, le reconditionnement créera « des dizaines d’emplois » dans les ateliers d’insertion partenaires, promet Bruno Bernard. L’occasion pour des personnes éloignées de l’emploi de retrouver un travail et d’accéder à terme à une formation.
Le dispositif est avant tout censé faciliter la vie des étudiants. « Les stations de Vélo’v près des universités sont souvent pleines le matin », reconnait Bruno Bernard. Certains établissements en sont même dépourvus. C’est le cas de la fac de médecine Lyon Sud à Oullins où Laure Morin (22 ans, à gauche sur la photo) suit des études de maïeutique (sage-femme). Elle s’est vu remettre ce matin symboliquement le premier vélo vert des mains de Bruno Bernard et Fabien Bagnon. Reste à savoir comment elle se débrouillera pour retrouver son vélo au milieu des centaines de vélos verts seront garés devant son université, si le service fait mouche.