Le Glyphosate est-il, oui ou non, « toxique pour le milieu aquatique, dangereux pour la reproduction humaine et pouvant favoriser certains cancers », comme l’affirme EELV ou s’agit-il d’un produit « extrêmement étudié » et sans risque comme l’a soutenu Me Jean-Daniel Bretzner, l’avocat de Monsanto ?
La question fait débat jusque dans la communauté scientifique. Le Centre international de recherches contre le cancer (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Lyon, avait classé le Glyphosate comme « probable cancérogène » pour l’homme. Un avis aussitôt contesté par plusieurs agences nationales et européennes, comme l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l’Agence européenne des produits chimiques (Echa).
Or, la découverte des Monsanto Papers, publiés par le journal Le Monde, un ensemble de notes internes de l’entreprise, a jeté un doute sur les conclusions de ces agences dont de nombreux passages se seraient directement inspirés des études fournies par l’entreprise Monsanto elle-même.
« L’incertitude devrait conduire le tribunal à annuler l’autorisation de mise sur le marché », a conclu Julien Bayou. Ceci au nom du principe de précaution, inscrit dans la Constitution française. C’est d’ailleurs ce motif qu’avait retenu le même Tribunal administratif de Lyon en janvier dernier, en annulant l’autorisation d’un autre produit à base de Glyphosate, le Roundup Pro 360. Si l’entreprise a fait appel du jugement, la rapporteure publique a, elle, estimé que « le Roundup 720 devrait connaître le même sort que le Roundup Pro 360 ».
A moins qu’un vice de forme ne vienne retarder la décision. La rapporteure publique et Monsanto ont ainsi longuement contesté le mandat reçu par Julien Bayou de la part de sa formation politique pour agir en justice dans cette affaire.