Azouz Begag ne décolère pas : « Isaac-Sibille et sa déléguée départementale Anne Pellet ont fait passer des entretiens aux candidats à la candidature, contre mon gré, fin décembre, alors qu’ils sont eux-mêmes candidats aux places éligibles dans le Rhône ; qu’est-ce que cela signifie ? », s’étrangle la tête de liste régionale dans un courriel adressé aux militants que Lyon Info s’est procuré. Transmis par le biais du carnet d’adresses personnel de quelques partisans locaux, car l’ancien ministre affirme n’avoir jamais eu accès au fichier des adhérents, pour pouvoir communiquer avec eux, « malgré de nombreuses demandes à Lyon et Paris. »
Depuis les élections internes, le 27 septembre 2008, la fédération du Rhône du parti orange est en effet divisée en deux camps. D’un côté, il y a la liste victorieuse, amenée par le conseiller municipal de Sainte Foy Cyrille Isaac-Sibille, mais qui compte surtout dans ces rangs Eric Lafond, candidat malheureux aux municipales de Lyon. Ce tandem gère le fédération départementale d’une main de fer. En face, la liste présidée par le conseiller municipal villeurbannais Richard Morales, marginalisé depuis, et qui s’est résolu à lancer une association pour se faire entendre. Azouz Begag, resté en dehors des bisbilles internes, paraît alors comme une sorte de messie pour le camp minoritaire, soucieux de rétablir un peu l’équilibre des pouvoirs.
Eric Lafond, dont les ambitions locales sont intactes, malgré sa défaite aux municipales (6,03%), voit naturellement d’un très mauvais œil l’arrivée de ce rival inattendu. Et s’emploie de circonscrire son influence. Ainsi, alors que François Bayrou ne cachait pas, depuis début décembre sa préférence pour Azouz Begag, Eric Lafond a réclamé l’organisation de primaires. Les statuts du parti orange ne prévoient cependant qu’une simple consultation sur le choix proposé par les instances nationales. Remportée par l’ancien ministre avec 74,76% au niveau régional. Depuis, le MoDem s’est cependant bien gardé de dévoiler le pourcentage réalisé dans le département.
Eric Lafond ne désarme pas pour autant et a présenté au dernier bureau un projet de liste, publiée par Lyon Mag, et dont il prenait la tête, reléguant Azouz Begag à la troisième et Cyrille Isaac-Sibille à la cinquième place. Signe qu’Eric Lafond est de plus en plus esseulé au sein de la fédération, cette liste a cependant été sèchement retoquée par un organe, où lui et ses amis sont majoritaires.
En attendant, alors que les autres partis sont quasiment tous dans les starting-blocks, et que le Mouvement démocrate compte donner le coup d’envoi national de sa campagne le 24 janvier prochain, chez les orangistes rhône-alpins les choses sont loin d’être réglées.