Racheté par le Grand Lyon en 2007, le nouveau parc ouvrira ses portes pour les Journées du patrimoine. Mais attention tout n’est pas encore prêt. Toute la partie centrale, surélevée, est encore en chantier et n’ouvrira qu’en 2016, avec un an de retard sur le planning initial, tandis que la plupart des bâtiments se cherchent encore un usage.
C’est le cas du Château Lamotte, un édifice à tourelles du XVe siècle, et du magasin d’armes, que Gérard Collomb verrait bien transformés en hôtel de charme et restaurant. Un appel d’offres sera lancé en automne. Les écuries du XIXe se cherchent aussi une nouvelle affectation. Seuls les bâtiments centraux de l’ancien fort connaissent déjà leur sort : ils seront presque entièrement démolis. Il n’en restera plus que les rez-de-chaussée qui serviront de socles à des jardins suspendus.
Dans la partie déjà aménagée, le visiteur découvrira l’ancienne place d’armes, une étendue de la taille de Bellecour et aussi vide. Elle devra accueillir des manifestations mais personne ne sait encore bien lesquelles. A son extrémité se dressera d’ici la fin de l’année une installation de jeu de 990 m² pour les 6 à 12 ans, tout en bois d’acacia, leur permettant de tester leur qualités de grimpeur.
Place au sport
Après avoir traversé l’esplanade et passé le mur de fortification face à la nouvelle école Julie-Victoire Daubié, le visiteur découvre la troisième partie du parc : les anciennes douves (large fossé rempli d’eau qui entourait le mur d’enceinte). Remblayées au XIXe siècle, elles accueillent aujourd’hui tantôt des pelouses ou des sous-bois, tantôt des équipements sportifs, dont un skate park de 1000 m². Des terrains de basket, badminton et mini-foot sont à venir.
Les travaux, qui ont démarré en septembre 2012 ont été placés sous le signe de la récup. Des éléments des bâtiments démolis ont ainsi été recyclés en pavés, et les dalles des anciens hangars sont réutilisées pour les terrains de sport. L’eau de pluie récupérée sur la place d’armes sera stockée dans d’anciennes galeries et rendues à la nappe phréatique, tandis que les arbres coupés en raison de leur mauvais état, gisent désormais au sol pour servir d’abri aux insectes.
Une fois terminé, le projet aura coûté 68,6 millions d’euros.
Un peu d’histoire
Le Château Lamotte, situé sur une butte, ce qui lui vaut son nom, a été construit à la frontière entre le Dauphiné et le Lyonnais, au débouché des routes reliant Lyon aux Alpes, à l’Italie et à la vallée du Rhône. L’édifice, prisé des voyageurs, a accueilli entre autres Marie de Médicis.
En 1831 débute la construction d’une vaste ceinture de fortifications autour de Lyon, destinée à protéger la ville contre les Autrichiens, mais qui n’a finalement jamais servi. Le château est désormais encerclé de remparts, remis au jour lors de l’aménagement du parc. La nouvelle caserne devient la troisième plus importante, après celles de la Part-Dieu et Serin, et accueille jusqu’à 1193 hommes. Avec l’évolution de la portée des canons, l’anneau se révèle vite caduque et est remplacé à partir de 1874 par une deuxième ceinture, beaucoup plus large, qui comprend entre autres les forts de Bron, Vancia, Corbas et du Mont Verdun.
Le fort Lamotte est alors transformé en caserne. Une fonction qu’il garde jusqu’en 1999, année qui marque le départ définitif de l’armée, laissant la place jusqu’en 2007 à la police nationale.
L’ensemble porte depuis le 12 octobre 1942 le nom du sergent Jean-Pierre Blandan, qui a perdu la vie cent ans auparavant en Algérie, pour avoir refusé de se rendre face à 300 cavaliers arabes.