Sur la place des Terreaux, sous un soleil de plomb, les slogans fusent : « On est plus chauds, plus chauds, plus chauds que le climat » ou encore « Des petits pas, des petits pas - ça suffit pas ». Au milieu de la foule, Ludo Dsp, un jeune artiste lyonnais, a planté un tableau qu’il a peint cette semaine pour l’occasion. On y voit l’hôtel de ville au milieu du désert au sol craquelé. Puis le cortège s’ébranle en direction de Bellecour. Les organisateurs avaient prévu de traverser la rue de la République afin d’interpeller les passants lors de leur shopping du samedi. Mais la préfecture en a décidé autrement, invoquant des raisons de sécurité. Les manifestants doivent alors emprunter les quais de Saône... où il n’y a pas grand monde à interpeller.
A hauteur de la Passerelle du Palais-de-Justice, des militants anti-pub on recouvert un panneau d’une feuille blanche et tendent un marqueur aux manifestants pour laisser une dédicace pour la planète. Un jeune homme demande s’il peut écrire dans sa langue maternelle. On lui répond en anglais mais c’est en russe qu’il écrit « Notre planète est unique ».
« Depuis que Nicolas a démissionné, les gens se sont mobilisés », affirme une jeune militante de l’opération anti-pub. L’annonce pleine d’émotion du désormais ex-ministre de l’écologie, son regret de ne pas avoir été suffisamment soutenu par la société civile ont effectivement servi d’électrochoc. Au lieu de la centaine de participants attendus pour cette journée mondiale pour le climat, prévue de longue date, ils sont entre 10 000 (police) et 15 000 (organisateurs) à battre le pavé lyonnais.
Quand le cortège arrive à Bellecour, d’autres chiffres fusent. « Ils sont 50 000 à Paris », s’exclame sur l’estrade le Youtuber lyonnais Vincent Verzat (Partager c’est Sympa) sous les applaudissements. Puis : « Nous sommes 100 000 en France, c’est du jamais vu pour le climat ! » Quand la queue du cortège atteint enfin la place vers 17h30, deux heures et demie après le début de la manifestation, Vincent rappelle l’objectif de l’opération : « Réveiller nos politiques qui s’endorment parce que nous les laissons trop tranquilles ». Et d’inviter tout le monde à rejoindre d’autres actions sur le site ilestencoretemps.fr.
« Les solutions sont là », insiste Fabien Bagnon, membre de la Coalition climat Rhône, un collectif qui se mobilise pour le Plan climat 2020-2030, actuellement élaboré au Grand Lyon. Un document crucial qui définira l’action pour le climat de la Métropole durant toute la prochaine décennie. Preuve que la journée d’action a porté quelques fruits, David Kimelfeld, président de la Métropole, s’est engagé à recevoir une délégation dans la semaine. L’occasion pour les défenseurs de l’environnement d’exhorter les élus « d’aller plus vite », prévient Fabien Bagnon. Car, « des petits pas, des petits pas - ça suffit pas ».
Diaporama : ici