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L’établissement est sauvé mais à quel prix

Pour survivre, l’Internat Favre réduit la voilure

Le financement de l’Internat Favre (Lyon 4ème) est assuré, au prix d’une nouvelle réduction des effectifs. L’établissement, qui accueille actuellement 67 enfants (pour une capacité de 72), ne comptera plus que 60 pensionnaires maximum à la prochaine rentrée. C’est le prix à payer pour la poursuite de son activité, a décidé le maire de Lyon, après la baisse de la subvention de l’État. Avant 2005, la ville de Lyon finançait toutefois seule cet internat d’insertion, qui comptait alors jusqu’à 90 places.

Reconnu dans le plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, l’Internat Favre devient en 2005 un établissement de réussite éducative. L’État participe alors à son financement. Une aide qui devait prendre fin en 2009. Finalement, le dispositif est prolongé jusqu’en 2014. L’aide versée est cependant dégressive. L’État a ainsi payé 485 000 euros en 2009 mais plus que 310 000 en 2010, tandis que la ville de Lyon finance la plus grosse partie du budget, soit 1,5 millions en 2010. Pour 2011, l’État avait annoncé une nouvelle réduction de son soutien, à 150 000 euros. C’en était trop pour Gérard Collomb qui décide alors de fermer l’établissement, une décision dont le Progrès s’est fait écho dans son édition du 5 janvier. Depuis, c’était le branle-bas de combat. Au terme d’âpres négociations, la ville finit par arracher à l’État un financement de 200 000 euros par an jusqu’en 2014. L’établissement peut donc poursuivre son activité mais perd un sixième de ses effectifs.

Pour Yves Fournel, adjoint à l’éducation, la faute de ce dégraissage revient à l’État, qui favoriserait désormais les internats d’excellence, un autre dispositif, au détriment de l’internat de prévention qu’est l’établissement Adolphe Favre. Mais aussi au Conseil Général qui n’assume pas ses responsabilités, d’après l’adjoint. « Le collège et la protection de l’enfance sont des compétences du département », pointe Yves Fournel. Or, le Conseil général se contente de verser actuellement 15 euros par jour pour certains enfants bénéficiant d’une mesure administrative particulière, soit au total quelque 40 000 euros par an. Lors de sa dernière séance, l’assemblée départementale a toutefois voté le rachat d’un des immeubles qui composent l’internat pour « donner un coup de main » à la ville. Proposition refusée par Yves Fournel, qui craint que le département ne veuille y installer un internat d’excellence.

Personnel et syndicats ont une lecture différente des faits et dénoncent une « décision politique ». « C’est une logique purement financière », s’étrangle Christine Jammet, déléguée syndicale SUD, qui s’inquiète pour la dizaine de contractuels que compte l’internat dans un effectif global de 45 personnes. Elle demande que le personnel soit associé au « projet d’établissement » que la ville compte définir, pour décider comment réduire les effectifs d’enfants et de salariés. « Parfois on nous soumet des choses qui sont déjà décidées », se méfie la déléguée syndicale.

L’une des pistes pourrait être l’abaissement du plafond d’âge. Actuellement, l’Internat Favre accueille des enfants de 6 à 13 ans, du CP à la 5ème. « C’est logique qu’on priorise notre cœur de compétences, les écoliers et les enfants des quartiers classés en politique de la ville », note Yves Fournel. Actuellement, l’établissement reçoit tous les ans entre 30 et 40 demandes de familles en difficulté pour 20 à 30 places qui se libèrent, les enfants restant en moyenne 2 à 3 ans dans l’internat. « Nous accueillons des enfants en grande difficulté sociale et relationnelle. Ils arrivent ici fragilisés. Nous leur redonnons des repères, un cadre qui leur permettent de se reconstruire », souligne une éducatrice de l’établissement. « La ville nous dit, si le Conseil général augmente sa participation, il n’y aura pas de licenciements », ajoute une autre. Yves Fournel, lui, rêve tout haut d’un changement de majorité lors des cantonales de mars prochain pour y parvenir.

Photo : Michael Augustin

Publié le : jeudi 17 février 2011, par Michael Augustin

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