Né il y a 37 ans à Bourgoin-Jallieu, Richard Lasnet est tombé dedans tout petit. Il a commencé à étudier la musique dès l’âge de cinq ans. Il faut savoir que chez les Lasnet, on est tous mélomanes. Son père, imprimeur, est poly-instrumentiste : violon, guitare, flûte, percussions. Sa mère, enseignante, joue du piano, de l’orgue et du clavecin. Sa grande sœur, Sophie, est altiste dans l’Orchestre de Catalogne à Barcelone.
Après des études au Conservatoire de Lyon-Fourvière et au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (le CNSM), Richard intègre l’Opéra de Saint-Étienne avant d’être embauché en 2003 à l’Opéra de Lyon. Soucieux de s’engager dans la société civile, il se fait élire en 2008 délégué syndical SAMPL. « Les représentants syndicaux, dans le monde de la musique classique, sont souvent des bassistes ou des contrebassistes », constate-t-il amusé. Est-ce parce que ces musiciens et leurs fréquences graves assurent « le fondement harmonique et rythmique du langage musical occidental », comme il le suggère ? « La contrebasse a un rôle de l’ombre. Ce n’est pas la voix que l’on entend le plus, dans un orchestre. Elle pose la couleur », explique-t-il.
Richard, qui avoue ne pas avoir été insensible aux courbes « généreuses » de son instrument, s’engage pour rendre l’opéra moins cher, moins élitiste, bref, plus accessible à des publics éloignés et empêchés (personnes handicapées, hospitalisées, incarcérées, résidant en banlieue). Depuis, l’Opéra de Lyon a mis en place le projet Kaléidoscope, impliquant plus de 300 habitants de Vénissieux, des Pentes de la Croix-Rousse et d’Oullins dans la création de 21 mini opéras amateurs, et accueilli de jeunes Vénissians dans la maîtrise (le chœur des enfants).
Partisan d’une agriculture locale
Parallèlement à son engagement syndical, Richard Lasnet devient en 2008 président d’une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), celle des pentes de la Croix-Rousse, l’AMAPentes. Celle-ci est hébergée à l’épicerie sociale et solidaire La passerelle d’eau de Robec (21 rue des Capucins, Lyon 1er). « Le lieu est convivial, solidaire et me permet de rencontrer les personnes qui vivent dans mon quartier », explique Richard.
Dans sa vie de tous les jours, Richard essaie également de mettre en pratique ses convictions écologiques : il n’a pas de voiture, se déplace le plus possible en vélo, n’a pas de télé. En revanche, il avoue un petit faible pour le cinéma – il a un grand écran de projection chez lui – et vient de faire l’acquisition… d’une moto. Ah ! Même un artiste écolo et engagé a le droit de se faire plaisir, non ?