Le 7 février le Grand Lyon votera la création de la Zone d’aménagement concertée (ZAC) Henri-Barbusse nord. Elle s’étendra du cours Émile-Zola au sud jusqu’à la rue Francis-de-Pressensé au nord. Contrairement à ce qui était initialement prévu, le magasin Carrefour ne fait en revanche plus partie du périmètre. « Ce secteur alourdissait l’opération » a expliqué Jean-Paul Bret. La grande surface alimentaire du quartier restera donc Monoprix qui déménagera toutefois dans de nouveaux locaux, plus modernes et spacieux. La copropriété qui surplombe l’actuel magasin ne sera pas impacté. « Aujourd’hui on ne construirait plus comme ça », reconnaît Jean-Paul Bret, mais la démolition de l’immeuble aurait coûté trop cher. Son rez-de-chaussée conservera sa vocation commerciale et accueillera sans doute des boutiques.
Shopping à Villeurbanne
En tout, ce sont entre 20 et 25 000 m² de surfaces commerciales qui seront crées dans cette opération, soit plus que l’autre côté d’Émile-Zola qui n’en accueille que 18 000. Le but est d’éviter que les Villeurbannais aillent faire leurs courses à la Soie ou la Part-Dieu. « Aujourd’hui, nous avons une évasion commerciale dans le non alimentaire de 75% », expose Jean-Paul Bret. « Il faut une taille critique en terme de commerces pour attirer du monde », ajoute Gérard Collomb. Pour comparaison, le Carré de Soie s’étend sur 40 000 m², tandis que la Part-Dieu compte 125 000 m² de boutiques.
Côté habitat, 900 appartements sont prévus (25% de logements sociaux), totalisant 70 000 m², tandis qu’une centaine d’habitants doivent être expropriés. La démolition a commencé jeudi de façon symbolique par l’ex station-service Shell. Sur son emprise sera à terme érigée la maison du projet. Mais pas tout de suite. « Il faut qu’on ait quelque chose à montrer », tempère Gérard Collomb.
Le projet, piloté par l’architecte Christian Devilliers, comprendra des bâtiments dont certains atteindront 50 m de hauteur, soit autant que les 2 tours qui marquent l’entrée de l’actuelle rue Henri-Barbusse. Ils répondront aux normes écologiques du moment et intégreront des jardins suspendus. « En face des Gratte-ciel, il faut une architecture audacieuse », a souligné Jean-Paul Bret. La ZAC sera donc scindée en lots qui seront confiés à des promoteurs différents, comme à la Confluence. Ainsi, « l’architecture ne sera pas monotone. Elle gardera toutefois une tonalité d’ensemble », promet Gérard Collomb.
Un lycée écolo
20 000 m² seront réservés aux équipements publics, dont quelque 12 000 pour le seul lycée Brossolette qui sera reconstruit face à son emplacement actuel et intégrera un gymnase, ouvert autant aux lycéens qu’aux clubs sportifs de la ville. Le nouveau bâtiment produira sa propre énergie, alors que la région dépense actuellement 150 000 euros par an en chauffage et éclairage de l’ancienne bâtisse. La construction du nouveau lycée démarrera à horizon 2014-15 et durera 2 ans. L’établissement accueillera 1200 élèves. Par ailleurs, un groupe scolaire et une crèche font partie de la ZAC.
Celle-ci comprend également 25 000 m² d’espaces publics, dont 13 000 nouvellement crées. La rue Barbusse et sa prolongation seront d’ailleurs vraisemblablement traversées par la future ligne de transport en commun A7 qui reliera Gerland à la Doua en desservant Villeurbanne du nord au sud. On sait déjà qu’il s’agira d’une ligne dite « forte » mais pas encore s’il s’agira d’un trolleybus ou d’un tramway. Cette rocade était déjà prévue dans le plan de déplacement urbain voté par le Sytral en 2005, mais a dû être repoussé en raison du coût du prolongement de T2. « Elle se fera dans la prochaine mandature », a promis Gérard Collomb.
Planning :
– Mars 2011 : Lancement de la procédure de déclaration d’utilité publique
– 2012 : Désignation de l’aménageur
– 2012/13 : Etudes de réalisation
– 2020/25 : Livraison