La grève des éboueurs lyonnais, entrée dans sa deuxième semaine ce lundi, s’est encore durcie. 45% de grévistes, soit 4 points de plus que vendredi. Et à nouveau quasiment aucun camion n’est sorti des dépôts. C’est dans ce contexte tendu que le Grand Lyon a saisi le Tribunal de grande instance en référé. L’audience devait avoir lieu à 18h.
Voilà qu’à 16h30 Gérard Collomb déclare devant le presse avoir reçu l’assurance des syndicats que désormais « aucun obstacle matériel ne s’oppose à la liberté du travail des non grévistes qui comme le droit de grève, doit être intégralement respecté par tous » Le Grand Lyon se désiste donc de son recours, tout en menaçant de le déposer à nouveau si les engagements ne sont pas respectés.
Pour le reste, les deux parties campent sur leurs positions. Les éboueurs rejettent le nouveau marché qui doit attribuer Lyon et Villeurbanne à des entreprises privées, criant à la « privatisation » du service public. Un terme récusé par Gérard Collomb. Le président du Grand Lyon refuse de retirer l’appel d’offres qui doit être attribué le 30 mars prochain. Un marché estimé à 75 millions d’euros cumulés sur cinq ans. Il se dit en revanche prêt à s’engager par écrit à ce qu’en 2017 une partie de Lyon et Villeurbanne revienne en régie publique.
« Le gens ne le croient plus », répond Djamel Mohamed, secrétaire général CGT propreté. Il pointe l’engagement pris en 2003 d’offrir un samedi sur deux de repos aux éboueurs. Une promesse jamais tenue. « On refuse de vendre le service public aux groupes du Cac 40, qui se gavent déjà sur l’eau », a clamé l’élu régional Front de gauche Armand Creus. Les syndicats ont déposé un nouveau préavis de grève pour le jeudi 22 mars. Il concerne cette fois-ci tous les agents du Grand Lyon.