« L’industrie de la chimie en France doit faire face à une concurrence sauvage de la part de pays qui ont investi dans le gaz de schiste », a clamé le ministre du redressement productif. Dans le viseur de Montebourg : les États-Unis qui en extraient déjà 6,2 millions de barils par jour.
L’industrie chimique, par nature énergivore, est fortement consommatrice de gaz. Or, « le gaz coûte trois fois plus cher en France qu’aux États-Unis », précise Philippe Goebel, président de l’Union des industries chimiques (UIC).
Un gaz made in France
D’où l’idée du ministre de trouver des alternatives moins chères aux gaz naturel importé. Seul souci, si la France détient avec la Pologne les réserves les plus importantes de gaz de schiste en Europe, son extraction, jugée dangereuse pour l’environnement, y est interdite depuis 2011. Arnaud Montebourg a alors décidé de se rabattre dans un premier temps sur le gaz de houille, présent dans le charbon, et dont les plus grosses réserves françaises se trouvent en Lorraine.
« C’est un gaz made in France, un gaz en marinière en quelque sorte, qui pourrait assurer à la France entre cinq et dix ans de consommation », s’est enflammé Arnaud Montebourg. Selon lui, le gaz de houille, contrairement au gaz de schiste, peut s’extraire sans recourir à la fracturation hydraulique et donc « sans risque pour l’environnement ».
« La profession nous a demandé aussi d’avancer sur le gaz de schiste », a-t-il ajouté, rappelant que le gouvernement entendait poursuivre les études sur des techniques d’extraction alternatives à la fracturation hydraulique, plus respectueuses de l’environnement.
La chimie à base de plantes
Une autre piste évoquée pour aider le secteur : la chimie à base de végétaux. « 90% des sacs en plastique sont importés d’Asie et fabriqués à base d’hydrocarbures. Nous souhaitons les remplacer à 100% par des sacs biodégradables fabriqués en France », a déclaré le ministre.
Plus tôt dans la matinée, Arnaud Montebourg avait présidé le Comité national stratégique de filière chimie-matériaux, un secteur qui totalise 400 000 emplois en France, selon le comptage du ministre. Ce comité réunit les industriels, les partenaires sociaux, les parlementaires, les pôles de compétitivité et l’État. Un contrat de filière doit être signé d’ici six mois, afin d’aider au développement du secteur.