Si le bon classement d’Eva Joly sur une question liée à la protection de l’environnement, n’est pas une surprise, la préférence des militants va toutefois au candidat du Front de gauche. « Chez Jean-Luc Mélenchon, la question s’inscrit dans un véritable projet de société », explique Paul Reynard du collectif Stop au gaz de schiste 07, « Eva Joly c’est plus du “votez pour moi” ».
Gaz de schiste, késako ?
Pour connaître avec précision la position des candidats, le collectif leur a adressé 7 questions portant sur la recherche, l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Si ces deux dernières sont interdites depuis le vote de la loi Jacob le 13 juillet 2011, la recherche, elle, reste autorisée.
73 permis de forage ont ainsi été accordés en France et 65 demandes sont actuellement en cours d’instruction. Les 5 permis en vigueur en Rhône-Alpes concernent les communes des Moussières (Jura) et Gex (Ain), ainsi que la Plaine et le Bassin d’Alès (Ardèche et Gard). « En France, seule Total dispose de la technique nécessaire, tous les autres permis sont accordés à des sociétés étrangères », souligne Paul Reynard, notamment des groupes américains, canadiens et anglais.
Contrairement au gaz conventionnel, contenu dans des poches souterraines qu’il suffit de percer, le gaz de schiste se trouve prisonnier dans la roche de façon diffuse, disséminé dans une multitude de petites poches. Pour le libérer, il faut donc fracturer la roche en injectant sous haute pression de l’eau mélangée à des produits chimiques. « C’est la seule technique », souligne le militant anti gaz de schiste.
Or, ce procédé comporte de nombreux effets secondaires. Il libère ainsi également du méthane, un gaz à effet de serre 25 plus dangereux que le CO2. Mais aussi des composantes cancérigènes. « En Allemagne, on a trouvé du benzène dans l’eau potable », précise Paul Reynard, un solvant inflammable et toxique.
Faut-il s’opposer à la recherche ?
Si les candidats les plus vertueux, s’opposent à toute extraction du gaz de schiste, François Hollande et Nicolas Sarkozy compte poursuivre les recherches. Or, les permis de recherche, accordées pour 5 ans, renouvelables 2 fois, autorisent les compagnies à vendre le gaz extrait. « Une fois qu’elles ont investi dans le forage, elles vont aller jusqu’au bout », s’inquiètent les opposants. D’où la mauvaise note attribuée aux deux favoris de l’élection présidentielle.