Cantonales 2011

Département : basculera ? basculera pas ?

La gauche a la chance historique de faire tomber le Conseil général du Rhône dans son escarcelle. Après avoir grappillé 3 sièges en 2008 (Décines-Charpieu, Montchat et Lyon V), le PS et ses alliés talonnent désormais la majorité de Michel Mercier (26 sièges contre 28). Un seul canton supplémentaire leur suffirait, puisqu’en cas d’égalité la doyenne Jacqueline Vottero (PS, 77 ans) deviendrait présidente.

La bataille a été rude dans quelques cantons stratégiques pouvant basculer. Le PS et les Verts ont envoyé nombre de responsables nationaux dans l’arène. Martine Aubry, François Hollande et Benoît Hamon, ainsi que Noël Mamère, Cécile Duflot et Eva Joly avaient foulé le sol rhodanien pour faire gagner les leurs. Stratégie inverse à l’UMP qui a joué la carte locale. D’autres cantons peuvent changer de main tout en restant dans le même camp. A ce titre, les scores des Verts et de Lyon Divers Droite seront à surveiller. Ainsi que celui du FN, qui semble avoir le vent en poupe à en croire les sondages. Florilège des cantons à suspense.

Les cantons lorgnés par la gauche

Lyon VIII. C’est LE canton sur lequel le PS fonde tous ses espoirs. Après la victoire de Najat Belkacem en 2008 à Montchat, le canton Lyon VIII, qui s’étend de la Part-Dieu jusqu’au Rhône, est le seul bout du 3ème qui manque encore au PS. Ici où on vote UDF ou UMP depuis 1979, le sortant Lionel Lassagne a été réélu confortablement en 2004 avec 57,38 %. Face à lui, le PS a envoyé l’un de ses poids lourds : le maire du 3ème Thierry Philip. Le même qui avait écrasé Dominique Perben aux municipales avec 52,8 % au premier tour. Il aimerait rééditer cet exploit pour succéder une seconde fois à son frère Christian (UMP), maire d’arrondissement et conseiller général jusqu’en 2002.

L’Arbresle. Ici, le maire socialiste de la commune Pierre-Jean Zannettacci aimerait ravir le canton au centriste François Baraduc. En 2004, celui-ci avait pourtant écrasé la socialiste Arlette Perraud avec 58,53 % contre 41,47 %.

Vaugneray. Il faudrait un séisme électoral pour que ce canton, qui avait réélu en 2004 Georges Barriol avec 62,73 % des voix, change de main. La gauche espère toutefois tirer profit de la division du camp adverse, puisque le vice-président UMP sortant doit affronter la candidature dissidente du maire DVD de la commune, Daniel Jullien.

Irigny. Le PC fonde tous ses espoirs d’un quatrième conseiller général sur le jeune maire de Pierre-Bénite Serge Tarassioux. Il affronte son homologue d’Irigny, le centriste Jean-Luc da Passano, pourtant réélu en 2004 au premier tour avec 52,12 % des voix.

Les cantons lorgnés par la droite

Meyzieu. En 2004, le maire de la commune Michel Forissier n’avait perdu qu’en faveur d’une triangulaire à laquelle le FN s’était invité. Un scénario peu probable cette année, en raison du fort taux d’abstention annoncé, puisqu’il faudra au troisième 12,5 % des électeurs inscrits pour pouvoir se maintenir. Michel Forissier affronte la sortante PS Odette Garbrecht qu’il avait sèchement battue au premier tour des dernières municipales.

Saint-Laurent-de-Chamousset. La droite aimerait bien récupérer ce canton, perdu en 2004 en raison de divisions à droite. La chose s’annonce pourtant ardue puisque Bernard Chaverot (DVG) avait gagné plus que confortablement avec 56,05%.

Lyon V. Ce canton est identique au 5ème arrondissement. En 2008, lors d’une élection partielle, le Modem Thomas Rudigoz, soutenu par Gérard Collomb, avait récupéré le siège de l’UMP Michel Havard, frappé du cumul des mandats. Ce canton est traditionnellement détenu par un centriste.

Les cantons qui pourrait basculer de droite à droite

Lyon VI et VII. Lyon Divers Droite, le mouvement créé par le maire du 2ème Denis Broliquier a décidé de présenter des candidats dans les 8 cantons lyonnais renouvelables. Un tour de chauffe pour les municipales sans grand intérêt sauf dans les 2 cantons du 6ème arrondissement. On assiste ainsi à un choc des titans dans le VIe canton entre Dominique Perben et le maire du 6ème Jean-Jacques David et à une bataille entre adjoints dans le VIIe où l’ancienne maire de l’arrondissement Dominique Nachury (UMP) affronte Thierry Mouillac (LDD). Des duels qui ont le don d’énerver l’UMP locale, Dominique Perben n’ayant pas hésité à traiter son adversaire de « traitre ».

Les cantons qui pourrait basculer de gauche à gauche

Villeurbanne. Toujours gonflés à bloc par leurs bons scores aux européennes et régionales, les écologistes espèrent ravir 4 cantons à leurs frères ennemis du PS. D’abord les 3 cantons villeurbannais, où aucun candidat PS de 2004 ne se représente. Bernard Rivalta (Villeurbanne nord) et Lilian Zanchi (sud) ont été poussés vers la sortie, Raymond Terracher (centre) étant décédé. Socialistes et Verts sont à couteux tirés dans cette deuxième ville du Rhône depuis que Béatrice Vessiller s’est maintenue lors d’une élection partielle en juin 2010 contre le PS Richard Llung. Elle a finalement été battue de 11 voix. Une tendance qu’elle souhaite inverser cette fois-ci.

Lyon III. La Croix-Rousse est traditionnellement un terreau fertile pour les idées écologistes qui pourraient de plus bénéficier des craintes sur le nucléaire, ravivées par l’accident de la centrale japonaise de Fukushima. Les Verts ont investi Raymonde Poncet, directrice d’une association d’aide aux personnes âgées. Elle affronte le maire de l’arrondissement Dominique Bolliet.

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Publié le : dimanche 20 mars 2011, par Michael Augustin