C’est une vieille histoire d’amour entre la ville de Lyon et la vierge Marie. Nous sommes en 1643. La peste ravage l’Europe pour la neuvième fois en moins de 100 ans. Le 12 mars, réunis autour de leur prévôt, les échevins (les conseillers municipaux de l’époque) décident alors de se mettre sous la protection de la Vierge.
L’histoire ne nous dit pas si cela a permis de sauver des vies. Toujours est-il que depuis cette année-là, chaque 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge, les responsables de la ville montent à Fourvière pour offrir un écu à la mère du Christ. Le vœu des échevins est né. Les historiens notent toutefois que la peste disparut alors définitivement de la région lyonnaise, alors qu’en 1720 elle faisait encore plus de 100 000 victimes à Marseille, Aix-en-Provence et Toulon.
A la fin du même siècle la Révolution française mit toutefois un terme provisoire aux festivités, qui ne reprirent que le 8 septembre 1843.
Bien plus tard, en 1852, à l’initiative de quelques notables lyonnais, une statue dorée de la Sainte Vierge doit être érigée sur la chapelle de la colline de Fourvière. L’inauguration aurait dû avoir lieu le 8 septembre, pour des raisons qu’on sait. Or, ce jour-là, les éléments se déchaînent sur la capitale des Gones, la Saône sort de son lit, rendant impossible toute accession à Fourvière. L’archevêché, en accord avec la commission des laïcs, décide alors de reporter les festivités. On retient la date du 8 décembre, jour de la fête de l’Immaculée Conception de la Vierge.
Le 8 décembre, tout est en place : la statue doit être illuminée par des feux de Bengale, on prévoit des feux d’artifices depuis le haut de la colline et des fanfares vont jouer dans les rues. Sauf que voilà, les dieux de la météo ne sont toujours pas d’accord et envoient à nouveau des trombes d’eau s’abattre sur le ville. Le maître des cérémonies décide aussitôt de tout annuler à nouveau et de reporter les réjouissances nocturnes au dimanche suivant.
Puis, finalement, le ciel se dégage et la population lyonnaise qui avait tant attendu cette cérémonie, d’un geste spontané, illumine ses fenêtres, descend dans les rues, et quelques feux de Bengale allumés à la hâte éclairent la statue et la chapelle de Notre-Dame-de-Fourvière, la basilique n’existant pas encore. La Fête des lumières est née.
Celle-ci ne prend les dimensions qu’on lui connaît aujourd’hui, qu’à partir de 1989. Le maire de l’époque, Michel Noir, décide alors de l’accompagner par des animations proposées par la municipalité et les professionnels du spectacle. Si bien qu’aujourd’hui entre 3 et 4 millions de personnes (le vrai chiffre est impossible à établir) se pressent tous les ans dans les rues de Lyon.
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