La naturopathie reste encore une médecine douce peu connue en France mais qui a le vent en poupe au même titre que les autres thérapies alternatives. A Lyon, ils sont plus d’une cinquantaine à exercer cette pratique. Reconnue comme médecine traditionnelle par l’OMS, elle n’est toujours pas reconnue comme profession par les autorités françaises.
Tâter le terrain pour une meilleure santé
La naturopathie, c’est un peu « la version occidentale de la médecine chinoise », explique Bernadette Blache, naturopathe depuis quatre ans. Plus qu’une médecine, c’est une philosophie qui favorise la stimulation des mécanismes naturels d’autoguérison du corps. En d’autres termes, à l’instar de la médecine chinoise, elle s’intéresse au patient dans sa globalité.
« Le but, c’est d’agir sur le terrain de santé d’une personne, sur sa physiologie propre », explique la naturopathe. La séance dure environ une heure et demie et coûte une cinquantaine d’euros. Au cours de la consultation, l’hygiène de vie de la personne est passée au crible : l’alimentation, l’activité physique, l’état psychologique et même les antécédents familiaux. L’objectif : évaluer le capital santé de la personne et en vue de le rééquilibrer.
Pour ces praticiens, les maladies sont, dans la majorité des cas, dues à une mauvaise hygiène de vie. Le naturopathe use de multiples méthodes naturelles pour prévenir ou faire disparaître les symptômes d’une maladie : réglage alimentaire, phytothérapie, techniques de gestion du stress, massages et réflexologie, homéopathie etc. En recourant à ces techniques, les naturopathes entendent prévenir les maladies mais aussi en finir avec des dérèglements tels que le stress, la déprime, les allergies, les maux de têtes ou encore les troubles digestifs.
Tous types de personnes viennent consulter, même si les femmes sont davantage friandes de ce genre de pratiques. La fatigue, la déprime et les troubles digestifs sont les motifs de visite les plus fréquemment évoqués. De même, les femmes en périodes de ménopauses ont souvent recours aux médecines douces. Les parents amènent aussi volontiers leurs enfants chez ce genre de spécialistes pour des allergies ou des désordres alimentaires, entre autres.
Les naturopathes, pas si anti-médoc que ça
Anti-médicaments, les naturopathes ? Pas forcément. En revanche, leur approche vise clairement à diminuer le recours aux traitements conventionnels. Pour certains dysfonctionnements tels le stress et l’insomnie, ils les rejettent carrément. « Nous ne sommes pas complètement anti-médicament mais on favorise les plantes », assure Bernadette Blache, persuadée qu’en apportant des alternatives naturelles, une baisse de la consommation de médicaments est possible.
Des propos paradoxaux puisqu’elle explique que « les antibiotiques tuent la vie ». Elle se décharge cependant affirmant qu’elle ne demandera jamais, du moins explicitement, à un patient d’arrêter ses médicaments, mais qu’elle les aidera à « limiter les effets secondaires ou à reprendre des forces en cas de prise d’un traitement lourd ». La naturopathe prône, d’ailleurs, la complémentarité des médecines. « Par exemple, si une personne souffre de dépression, je lui conseillerais de voir un psychologue en parallèle », raconte la conseillère.
La plupart des personnes ayant recours à ce genre de soins sont aussi suivis par des médecins conventionnels parce que la naturopathie ne se substitue en rien à une médecine classique. D’autant plus qu’il existe très peu de preuves de l’efficacité de ces traitements alternatifs.
Gare aux charlatans !
Les spécialistes de la médecine douce sont-ils des charlatans ? « Pas plus qu’ailleurs », répond Bernadette Blache. « On met tout le monde dans le même panier ! Certains sont des charlatans, oui. Ils exploitent la misère humaine », s’indigne la praticienne, déplorant que ces gourous fassent du tort à la profession. Problème, il est possible de monter son cabinet de naturopathie sans avoir fait un cursus complet.
Afin de défendre sa science, la naturopathe donne quelques clés pour détecter les bons des mauvais : « Il est indispensable de se renseigner sur la formation qu’il a suivi et vérifier si l’école est reconnue par la Fédération française de naturopathie ». A noter cependant que la profession n’est, à ce jour, toujours pas réglementée en France et donc que son exercice est libre. Néanmoins, le naturopathe, n’étant en aucun cas un médecin, il ne peut poser un diagnostic ou faire une ordonnance.
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